Protection de la marque ou performances des publicités ? Pourquoi ce dilemme n’en est pas un.

Protection de la marque

Selon plusieurs études, certains annonceurs craignent que la recherche de performance des campagnes publicitaires puisse entraver la protection de leur marque. Pourtant, des environnements sûrs sont plus susceptibles d’améliorer les indicateurs de performance qui importent.

Publié par Marine Lucas

Les dernières études consacrées à la protection de la marque mettent en lumière un dilemme pour les marketeurs. Évidemment, ils sont très préoccupés par la protection de leur marque dans la publicité, et cette inquiétude est justifiée. Toutefois, nombreux sont les marketeurs qui pensent n’avoir aucun pouvoir en la matière et qu’ils peuvent seulement s’assurer que leurs marques sont présentes dans un contexte approprié.

On nous a en effet fait croire que la protection de la marque impliquait forcément un compromis, qu’on ne pouvait pas l’améliorer sans nuire aux performances des campagnes. En août, lorsque la plateforme de publicité numérique Sizmek avait interrogé 522 décideurs experts en publicité de la zone EMEA et des États-Unis, 64% d’entre eux déclaraient que la protection de la marque dans leurs campagnes avait un impact négatif sur les performances, et 71% affirmaient rencontrer des difficultés pour toucher leurs cibles tout en soumettant les publicités à la bonne audience dans le bon contexte. Cela suggère qu’au moins deux tiers des marketeurs sont convaincus qu’exposer leurs marques dans des environnements à risque est la seule manière d’obtenir des résultats satisfaisants pour leur entreprise.

Des compromis inutiles au nom de la protection de la marque

Si, en tant que marketeur, vous acceptez cette idée reçue, vous vous trouvez face à un choix cornélien : dans quelle mesure seriez-vous prêt à sacrifier les performances afin de garantir la sécurité de la marque ? Si tant est que vous parveniez à déterminer le niveau de sécurité approprié… Pouvez-vous prendre le risque d’augmenter le coût des clics, des leads et des impressions pour l’entreprise afin d’empêcher potentiellement l’image de la marque de souffrir d’une exposition à côté de contenu inapproprié ? Quel pourcentage du ROI pouvez-vous risquer afin d’éviter une éventuelle tempête médiatique due à une problématique de protection de la marque ?

Difficile de répondre à ces questions ? Eh bien, vous n’avez pas à vous les poser ! Elles reposent sur une vision erronée de la valeur de ces fameuses performances, supposément bridées par la protection de la marque.

Avant de rentrer dans les détails, définissons exactement la notion de protection de la marque en marketing et examinons les données récentes relatives à cette problématique.

Qu’est-ce que la protection de la marque ?

La plupart des marketeurs vous diront qu’il s’agit d’empêcher que la marque n’apparaisse dans des environnements inappropriés ou à côté de contenu inapproprié. La question étant évidemment : qu’entend-on par “inapproprié” ? En janvier dernier, la plateforme d’analyse d’image par IA GumGum et Digiday Media ont demandé aux marketeurs de classer les problèmes de protection de la marque qui les préoccupaient le plus. Les voici, par ordre décroissant : discours haineux, pornographie, violence, « fake news », contenus politiques clivants, catastrophes/tragédies et marques concurrentes. La vulgarité, la drogue et d’autres sujets ont été peu mentionnés au cours de l’enquête, mais revêtent plus d’importance pour certaines marques et certains marketeurs. D’autres préoccupations sont plus propres à des marques spécifiques. Pour déterminer ce qui est inapproprié, vous devez tenir compte du contexte.

Les marketeurs doivent également évaluer le degré à partir duquel une association à ces différentes formes de contenu devient “dangereuse”. Y a-t-il un problème dès lors que la marque apparaît à côté d’un discours haineux ou d’une infox ? Ou la simple présence de votre publicité dans un environnement associé à ces contenus est-elle dangereuse ? Après tout, les marketeurs cautionnent en quelque sorte la plateforme diffusant de telles opinions.

Pourquoi les marketeurs sont-ils inquiets ?

L’image d’une marque peut pâtir de différents facteurs. C’est pourquoi ces enjeux de protection concernent tous les marketeurs. Selon une enquête Oath, réalisée en 2018 auprès de décideurs du secteur de la publicité, 99% des personnes interrogées s’inquiétaient du fait que leurs marques puissent apparaître dans des environnements à risques, et 58% affirmaient être plus préoccupées qu’il y a un an. Plus d’un tiers (38%) des décideurs publicitaires interrogés par Sizmek reconnaissaient avoir diffusé des publicités sur des pages web nuisibles et 5% n’ont pas pu répondre à la question.

La diminution des risques pour la marque passe par différentes actions visant les diverses méthodes d’achat de publicités en ligne par les entreprises. Lorsque Sizmek a demandé aux annonceurs d’énumérer les composantes d’une stratégie de protection de la marque, 60% d’entre eux ont mentionné le blocage des pages les plus nuisibles, 50% ont suggéré la tenue d’une liste noire de sites, et 48% ont parlé d’une diffusion limitée à des catégories de sites prédéfinies. Cependant, à cause du vaste éventail de risques et de l’imprévisibilité de certaines plateformes sociales et de contenu utilisateur, ces solutions ne sont pas suffisantes. Elles ne permettront pas de détecter tous les problèmes. Pour ne rien arranger, la chaîne d’approvisionnement numérique peut-être très complexe pour les marketeurs qui achètent des publicités en programmatique ou aux enchères. C’est pourquoi 76% des décideurs publicitaires privilégient la transparence de leur inventaire numérique, et 64% d’entre eux préfèrent limiter le nombre de fournisseurs avec lesquels ils collaborent.

Une approche reposant sur le contexte

Bien sûr, le moyen le plus efficace pour gagner en transparence, en clarté et en simplicité dans la chaîne d’approvisionnement des publicités en ligne consiste à sélectionner avec soin ses partenaires (éditeurs et plateformes) sur le volet. Lorsque vous choisissez les environnements à inclure plutôt que ceux à exclure, votre approche est bien plus sûre pour la marque. Et le fait de choisir des partenaires spécifiques paye encore plus quand ces derniers offrent un contexte cohérent à vos publicités. Dans le classement des plateformes considérées comme sûres par les annonceurs (réalisé par GumGum), LinkedIn a obtenu le score de +45, là où tous les autres réseaux sociaux d’envergure ont reçu une note négative à deux chiffres. Ce n’est pas une surprise, dans la mesure où LinkedIn fournit un contexte professionnel cohérent et approprié.

L’étude de Sizmek a identifié un changement d’approche chez les marketeurs, qui adoptent une méthode plus prescriptive pour le ciblage en identifiant d’abord les bons contextes, puis en cherchant à atteindre les audiences pertinentes à grande échelle dans ces contextes. De fait, pour 45% des personnes interrogées, la protection de la marque est garantie par la diffusion des publicités uniquement sur des sites d’éditeurs premium, et 85% d’entre elles prévoient de développer cette forme de ciblage contextuel.

Et c’est là que le préjugé commun entre en jeu : la sécurité nuirait à l’efficacité. Les marketeurs sont ainsi incités à s’inquiéter de la hausse des coûts et de la baisse des performances dues à leur approche plus sélective.

Nous allons voir pourquoi c’est exagéré et pourquoi sacrifier la protection de la marque est presque toujours une stratégie malavisée. Mais auparavant, posez-vous ces trois questions clés sur le but de votre campagne et sur les moyens mis en œuvre pour l’atteindre :

Question 1 : utilisez-vous les bons indicateurs de performances ?

Les performances pour lesquelles vous acceptez de tels risques valent-elles le coup ? Les marketeurs et les annonceurs s’appuient de plus en plus sur des indicateurs liés au chiffre d’affaires généré. Dans ce contexte, des indicateurs comme le taux de clics (CTR) et le coût par lead (CPL) peuvent vous induire en erreur si vous ne mesurez pas aussi la valeur des prospects générés. La plupart des annonceurs ont tout intérêt à générer moins de leads avec un CPL plus élevé, mais en convertissant davantage de ces leads en clients. Cela permet de réduire le coût par vente et d’augmenter le ROI (retour sur investissement) réel.

Si vous générez plus de clics à moindre coût, mais avec une faible transparence quant à leur contexte d’origine, quelle est la pertinence de ces clics pour l’entreprise ? Fournissent-ils des leads d’une qualité satisfaisante pour alimenter le pipeline de vente ? Et valent-ils donc la peine de prendre des risques ?

Question 2 : connaissez-vous vraiment votre audience cible et sa valeur ?

De prime abord, cibler exactement les individus souhaités, où que vous les trouviez sur Internet, semble plus efficace et plus souple que d’essayer de dénicher des personnes pertinentes sur une poignée de sites plus spécifiques. Toutefois, tout cela reste de la théorie. En tant que marketeur, vous devez vous demander à quel point vous connaissez votre cible.

Toute approche de ciblage implique des hypothèses quant à l’audience pertinente pour votre campagne. Le ciblage comportemental détecte les intentions potentiellement utiles mais exclut les audiences qui se renseignent d’une autre manière sur leurs achats. Inévitablement, il inclut beaucoup de personnes qui envoient certains signaux comportementaux sans pour autant vouloir acheter vos produits. Le ciblage démographique repose sur la définition d’un profil-type. Cependant, tous les profils des acheteurs d’une entreprise ne rentrent pas parfaitement dans le moule. Un ciblage efficace doit tenir compte des limites de ces hypothèses.

Lorsque vous ciblez des individus indépendamment du contexte, vous pariez le succès de la campagne sur l’exhaustivité et l’exactitude de vos hypothèses de ciblage. Lorsque vous ciblez des personnes dans des environnements spécifiques et pertinents, vous augmentez vos chances de trouver les bons prospects. Vous pouvez alors légèrement élargir votre définition de l’audience cible (auquel cas vous obtiendrez un CPM ou CPC plus faible) et étendre la portée de la campagne à moindre coût. Pour mieux connaître votre audience et obtenir des leads de qualité qui vous auraient autrement échappé, essayez de cibler votre audience de différentes façons et d’évaluer l’efficacité de chaque approche. Avant de conclure qu’il est vraiment plus efficace de cibler une audience à grande échelle indépendamment du contexte, réévaluez la définition initiale de votre audience. En explorant différentes approches de ciblage dans un environnement sûr pour la marque, vous pourrez atteindre et dimensionner votre audience tout en découvrant de nouveaux segments intéressants. L’étude de Sizmek révèle qu’une majorité de marketeurs privilégient désormais cette approche. S’ils doivent choisir entre “la bonne personne” ou “le bon environnement” pour leurs campagnes, ils donnent la priorité au contexte.

Question 3 : quelle est l’importance du contexte pour votre publicité ?

Une approche plus risquée pour la protection de la marque ne pose pas seulement problème lorsque vos publicités apparaissent à côté de contenu haineux, perturbant ou négatif. Leur présence dans des environnements où cela est susceptible de survenir nuit à l’image de la marque avant même qu’un problème ne survienne.

Des études de plus en plus nombreuses montrent que le contexte de visionnage des publicités a autant d’influence sur la perception de la marque que le contenu de la publicité en soi, sinon plus. Pour reprendre l’argument du blogueur marketing « The Ad Contrarian », le message de votre publicité est souvent perçu comme un indicateur de crédibilité, de sérieux et de valeur moins fiable que le signal envoyé par le contexte de cette publicité. Lorsqu’une publicité apparaît dans des environnements potentiellement dangereux ou inappropriés, le coût de chaque clic généré n’est pas comptabilisé dans le CPC. Quelle image de votre marque ont eu les personnes potentiellement pertinentes, bien plus nombreuses, qui ont choisi de ne pas cliquer sur la publicité ?

Ne jamais compromettre la protection de la marque pour des indicateurs qui n’en valent pas la peine

Vous seriez prêt à compromettre la protection de la marque pour préserver les statistiques de la campagne ? Réfléchissez-y à deux fois ; vous verrez que le jeu n’en vaut pas la chandelle. Si vous êtes un marketeur soucieux des indicateurs axés sur les bénéfices de l’entreprise, vous n’avez pas grand-chose à perdre en publiant uniquement dans des environnements pertinents où la sécurité est garantie. Toute autre approche comporte des risques souvent inconsidérés pour un résultat généralement inférieur à celui escompté.

Selon moi, plus les entreprises comprendront le besoin d’indicateurs liés au chiffre d’affaires généré, moins la protection de la marque sera d’être un dilemme pour les marketeurs. Si vos équipes acceptent de privilégier la qualité plutôt que la quantité (ce qui n’est souvent qu’une formalité), vous êtes inévitablement sur la bonne voie.

Avant de vous laisser entraîner dans un débat sans fin sur la protection de la marque, essayez de comparer la valeur réelle des clics provenant d’environnements sûrs ou dangereux. Le dilemme des performances se résoudra de lui-même.

Les dernières études consacrées à la protection de la marque mettent en lumière un dilemme pour les marketeurs. Évidemment, ils sont très préoccupés par la protection de leur marque dans la publicité, et cette inquiétude est justifiée. Toutefois, nombreux sont les marketeurs qui pensent n’avoir aucun pouvoir en la matière et qu’ils peuvent seulement s’assurer que leurs marques sont présentes dans un contexte approprié.

On nous a en effet fait croire que la protection de la marque impliquait forcément un compromis, qu’on ne pouvait pas l’améliorer sans nuire aux performances des campagnes. En août, lorsque la plateforme de publicité numérique Sizmek avait interrogé 522 décideurs experts en publicité de la zone EMEA et des États-Unis, 64% d’entre eux déclaraient que la protection de la marque dans leurs campagnes avait un impact négatif sur les performances, et 71% affirmaient rencontrer des difficultés pour toucher leurs cibles tout en soumettant les publicités à la bonne audience dans le bon contexte. Cela suggère qu’au moins deux tiers des marketeurs sont convaincus qu’exposer leurs marques dans des environnements à risque est la seule manière d’obtenir des résultats satisfaisants pour leur entreprise.

Des compromis inutiles au nom de la protection de la marque

Si, en tant que marketeur, vous acceptez cette idée reçue, vous vous trouvez face à un choix cornélien : dans quelle mesure seriez-vous prêt à sacrifier les performances afin de garantir la sécurité de la marque ? Si tant est que vous parveniez à déterminer le niveau de sécurité approprié… Pouvez-vous prendre le risque d’augmenter le coût des clics, des leads et des impressions pour l’entreprise afin d’empêcher potentiellement l’image de la marque de souffrir d’une exposition à côté de contenu inapproprié ? Quel pourcentage du ROI pouvez-vous risquer afin d’éviter une éventuelle tempête médiatique due à une problématique de protection de la marque ?

Difficile de répondre à ces questions ? Eh bien, vous n’avez pas à vous les poser ! Elles reposent sur une vision erronée de la valeur de ces fameuses performances, supposément bridées par la protection de la marque.

Avant de rentrer dans les détails, définissons exactement la notion de protection de la marque en marketing et examinons les données récentes relatives à cette problématique.

Qu’est-ce que la protection de la marque ?

La plupart des marketeurs vous diront qu’il s’agit d’empêcher que la marque n’apparaisse dans des environnements inappropriés ou à côté de contenu inapproprié. La question étant évidemment : qu’entend-on par “inapproprié” ? En janvier dernier, la plateforme d’analyse d’image par IA GumGum et Digiday Media ont demandé aux marketeurs de classer les problèmes de protection de la marque qui les préoccupaient le plus. Les voici, par ordre décroissant : discours haineux, pornographie, violence, « fake news », contenus politiques clivants, catastrophes/tragédies et marques concurrentes. La vulgarité, la drogue et d’autres sujets ont été peu mentionnés au cours de l’enquête, mais revêtent plus d’importance pour certaines marques et certains marketeurs. D’autres préoccupations sont plus propres à des marques spécifiques. Pour déterminer ce qui est inapproprié, vous devez tenir compte du contexte.

Les marketeurs doivent également évaluer le degré à partir duquel une association à ces différentes formes de contenu devient “dangereuse”. Y a-t-il un problème dès lors que la marque apparaît à côté d’un discours haineux ou d’une infox ? Ou la simple présence de votre publicité dans un environnement associé à ces contenus est-elle dangereuse ? Après tout, les marketeurs cautionnent en quelque sorte la plateforme diffusant de telles opinions.

Pourquoi les marketeurs sont-ils inquiets ?

L’image d’une marque peut pâtir de différents facteurs. C’est pourquoi ces enjeux de protection concernent tous les marketeurs. Selon une enquête Oath, réalisée en 2018 auprès de décideurs du secteur de la publicité, 99% des personnes interrogées s’inquiétaient du fait que leurs marques puissent apparaître dans des environnements à risques, et 58% affirmaient être plus préoccupées qu’il y a un an. Plus d’un tiers (38%) des décideurs publicitaires interrogés par Sizmek reconnaissaient avoir diffusé des publicités sur des pages web nuisibles et 5% n’ont pas pu répondre à la question.

La diminution des risques pour la marque passe par différentes actions visant les diverses méthodes d’achat de publicités en ligne par les entreprises. Lorsque Sizmek a demandé aux annonceurs d’énumérer les composantes d’une stratégie de protection de la marque, 60% d’entre eux ont mentionné le blocage des pages les plus nuisibles, 50% ont suggéré la tenue d’une liste noire de sites, et 48% ont parlé d’une diffusion limitée à des catégories de sites prédéfinies. Cependant, à cause du vaste éventail de risques et de l’imprévisibilité de certaines plateformes sociales et de contenu utilisateur, ces solutions ne sont pas suffisantes. Elles ne permettront pas de détecter tous les problèmes. Pour ne rien arranger, la chaîne d’approvisionnement numérique peut-être très complexe pour les marketeurs qui achètent des publicités en programmatique ou aux enchères. C’est pourquoi 76% des décideurs publicitaires privilégient la transparence de leur inventaire numérique, et 64% d’entre eux préfèrent limiter le nombre de fournisseurs avec lesquels ils collaborent.

Une approche reposant sur le contexte

Bien sûr, le moyen le plus efficace pour gagner en transparence, en clarté et en simplicité dans la chaîne d’approvisionnement des publicités en ligne consiste à sélectionner avec soin ses partenaires (éditeurs et plateformes) sur le volet. Lorsque vous choisissez les environnements à inclure plutôt que ceux à exclure, votre approche est bien plus sûre pour la marque. Et le fait de choisir des partenaires spécifiques paye encore plus quand ces derniers offrent un contexte cohérent à vos publicités. Dans le classement des plateformes considérées comme sûres par les annonceurs (réalisé par GumGum), LinkedIn a obtenu le score de +45, là où tous les autres réseaux sociaux d’envergure ont reçu une note négative à deux chiffres. Ce n’est pas une surprise, dans la mesure où LinkedIn fournit un contexte professionnel cohérent et approprié.

L’étude de Sizmek a identifié un changement d’approche chez les marketeurs, qui adoptent une méthode plus prescriptive pour le ciblage en identifiant d’abord les bons contextes, puis en cherchant à atteindre les audiences pertinentes à grande échelle dans ces contextes. De fait, pour 45% des personnes interrogées, la protection de la marque est garantie par la diffusion des publicités uniquement sur des sites d’éditeurs premium, et 85% d’entre elles prévoient de développer cette forme de ciblage contextuel.

Et c’est là que le préjugé commun entre en jeu : la sécurité nuirait à l’efficacité. Les marketeurs sont ainsi incités à s’inquiéter de la hausse des coûts et de la baisse des performances dues à leur approche plus sélective.

Nous allons voir pourquoi c’est exagéré et pourquoi sacrifier la protection de la marque est presque toujours une stratégie malavisée. Mais auparavant, posez-vous ces trois questions clés sur le but de votre campagne et sur les moyens mis en œuvre pour l’atteindre :

Question 1 : utilisez-vous les bons indicateurs de performances ?

Les performances pour lesquelles vous acceptez de tels risques valent-elles le coup ? Les marketeurs et les annonceurs s’appuient de plus en plus sur des indicateurs liés au chiffre d’affaires généré. Dans ce contexte, des indicateurs comme le taux de clics (CTR) et le coût par lead (CPL) peuvent vous induire en erreur si vous ne mesurez pas aussi la valeur des prospects générés. La plupart des annonceurs ont tout intérêt à générer moins de leads avec un CPL plus élevé, mais en convertissant davantage de ces leads en clients. Cela permet de réduire le coût par vente et d’augmenter le ROI (retour sur investissement) réel.

Si vous générez plus de clics à moindre coût, mais avec une faible transparence quant à leur contexte d’origine, quelle est la pertinence de ces clics pour l’entreprise ? Fournissent-ils des leads d’une qualité satisfaisante pour alimenter le pipeline de vente ? Et valent-ils donc la peine de prendre des risques ?

Question 2 : connaissez-vous vraiment votre audience cible et sa valeur ?

De prime abord, cibler exactement les individus souhaités, où que vous les trouviez sur Internet, semble plus efficace et plus souple que d’essayer de dénicher des personnes pertinentes sur une poignée de sites plus spécifiques. Toutefois, tout cela reste de la théorie. En tant que marketeur, vous devez vous demander à quel point vous connaissez votre cible.

Toute approche de ciblage implique des hypothèses quant à l’audience pertinente pour votre campagne. Le ciblage comportemental détecte les intentions potentiellement utiles mais exclut les audiences qui se renseignent d’une autre manière sur leurs achats. Inévitablement, il inclut beaucoup de personnes qui envoient certains signaux comportementaux sans pour autant vouloir acheter vos produits. Le ciblage démographique repose sur la définition d’un profil-type. Cependant, tous les profils des acheteurs d’une entreprise ne rentrent pas parfaitement dans le moule. Un ciblage efficace doit tenir compte des limites de ces hypothèses.

Lorsque vous ciblez des individus indépendamment du contexte, vous pariez le succès de la campagne sur l’exhaustivité et l’exactitude de vos hypothèses de ciblage. Lorsque vous ciblez des personnes dans des environnements spécifiques et pertinents, vous augmentez vos chances de trouver les bons prospects. Vous pouvez alors légèrement élargir votre définition de l’audience cible (auquel cas vous obtiendrez un CPM ou CPC plus faible) et étendre la portée de la campagne à moindre coût. Pour mieux connaître votre audience et obtenir des leads de qualité qui vous auraient autrement échappé, essayez de cibler votre audience de différentes façons et d’évaluer l’efficacité de chaque approche. Avant de conclure qu’il est vraiment plus efficace de cibler une audience à grande échelle indépendamment du contexte, réévaluez la définition initiale de votre audience. En explorant différentes approches de ciblage dans un environnement sûr pour la marque, vous pourrez atteindre et dimensionner votre audience tout en découvrant de nouveaux segments intéressants. L’étude de Sizmek révèle qu’une majorité de marketeurs privilégient désormais cette approche. S’ils doivent choisir entre “la bonne personne” ou “le bon environnement” pour leurs campagnes, ils donnent la priorité au contexte.

Question 3 : quelle est l’importance du contexte pour votre publicité ?

Une approche plus risquée pour la protection de la marque ne pose pas seulement problème lorsque vos publicités apparaissent à côté de contenu haineux, perturbant ou négatif. Leur présence dans des environnements où cela est susceptible de survenir nuit à l’image de la marque avant même qu’un problème ne survienne.

Des études de plus en plus nombreuses montrent que le contexte de visionnage des publicités a autant d’influence sur la perception de la marque que le contenu de la publicité en soi, sinon plus. Pour reprendre l’argument du blogueur marketing « The Ad Contrarian », le message de votre publicité est souvent perçu comme un indicateur de crédibilité, de sérieux et de valeur moins fiable que le signal envoyé par le contexte de cette publicité. Lorsqu’une publicité apparaît dans des environnements potentiellement dangereux ou inappropriés, le coût de chaque clic généré n’est pas comptabilisé dans le CPC. Quelle image de votre marque ont eu les personnes potentiellement pertinentes, bien plus nombreuses, qui ont choisi de ne pas cliquer sur la publicité ?

Ne jamais compromettre la protection de la marque pour des indicateurs qui n’en valent pas la peine

Vous seriez prêt à compromettre la protection de la marque pour préserver les statistiques de la campagne ? Réfléchissez-y à deux fois ; vous verrez que le jeu n’en vaut pas la chandelle. Si vous êtes un marketeur soucieux des indicateurs axés sur les bénéfices de l’entreprise, vous n’avez pas grand-chose à perdre en publiant uniquement dans des environnements pertinents où la sécurité est garantie. Toute autre approche comporte des risques souvent inconsidérés pour un résultat généralement inférieur à celui escompté.

Selon moi, plus les entreprises comprendront le besoin d’indicateurs liés au chiffre d’affaires généré, moins la protection de la marque sera d’être un dilemme pour les marketeurs. Si vos équipes acceptent de privilégier la qualité plutôt que la quantité (ce qui n’est souvent qu’une formalité), vous êtes inévitablement sur la bonne voie.

Avant de vous laisser entraîner dans un débat sans fin sur la protection de la marque, essayez de comparer la valeur réelle des clics provenant d’environnements sûrs ou dangereux. Le dilemme des performances se résoudra de lui-même.